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Le Japon est-il en passe de devenir interculturel ?

Le ministère japonais des Affaires intérieures et des communications, chargé du gouvernement local, a publié en mars 2017 un rapport sur les bonnes pratiques de cohésion interculturelle au niveau local. Le rapport a été rédigé par un groupe de neuf experts sur l'intégration des migrants, dirigé par Professeur Yamawaki Keizo de l'Université Meiji. Le professeur Yamawaki est un spécialiste de l'intégration des migrants et de la politique interculturelle au Japon.

Le rapport présente 52 bonnes pratiques des gouvernements locaux, ONG et entreprises dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, du logement, de la prévention des catastrophes et d'autres domaines dans tout le Japon. Il mentionne aussi des pratiques axées sur la contribution des résidents étrangers aux communautés locales. Le rapport présente également un aperçu des pratiques locales dans d’autres pays et le Programme Cités interculturelles du Conseil de l'Europe.

Le programme Cités interculturelles connait un intérêt croissant depuis qu’en 2012, la Fondation du Japon et le Conseil de l'Europe ont organisé à Tokyo le premier sommet des cités interculturelles européennes et asiatiques. L'un des participants était le maire Suzuki Yasutomo de Hamamatsu, qui a organisé le deuxième sommet à Hamamatsu à la fin de la même année. En 2013, Hamamatsu publie sa Vision de la cité interculturelle, premier document du genre, non seulement au Japon, mais aussi en Asie. Hamamatsu est aussi l’une des villes principales du réseau national de 25 municipalités ayant une large population étrangère et, en 2015, le réseau révise son statut afin de promouvoir une politique interculturelle pour réaliser les avantages de la diversité apportés par les résidents étrangers.

En 2016, le gouvernement métropolitain de Tokyo publie ses premières lignes directrices pour la cohésion interculturelle. Tokyo, ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques en 2020, vise à construire une ville interculturelle où tous les résidents, quelles que soient la nationalité ou l'appartenance ethnique, peuvent jouer un rôle actif dans son développement. Dans l'annexe des lignes directrices, figurent le Programme Cités interculturelles ainsi que certaines bonnes pratiques des villes étrangères, notamment des cités interculturelles telles que London Lewisham, Berlin Neukoelln et Oslo.

Cette année connaîtra un autre développement «interculturel» en plus du rapport ministériel.  La ville de Hamamatsu a annoncé son intention de rejoindre le Programme Cités interculturelles en 2017. Elle serait ainsi la première ville asiatique à rejoindre le réseau.

Alors qu’au Japon, le gouvernement national est réputé être prudent face à l'immigration et manquer d'une politique d'intégration globale, certains gouvernements locaux ont pris des mesures pour promouvoir la cohésion interculturelle et inclure des populations diverses. Avec la baisse et le vieillissement de la population, de plus en plus de villes souhaitent inclure la diversité afin de pouvoir redynamiser leur économie et leur communauté.

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